• On ne nait pas grosse Gabrielle Deydier BibliolingusOn ne naît pas grosse

    Gabrielle Deydier

    Éditions Goutte d’Or

    2017

    Dans cet ouvrage publié par les éditions indépendantes Goutte d’Or, Gabrielle Deydier fait un état des lieux de la grossophobie en France en s’appuyant sur son histoire personnelle. A n’en pas douter, son témoignage est une pierre à l’édifice féministe pour avancer sur les problématiques liées à l’obésité, tout comme le docu On achève bien les gros sorti sur Arte en 2020 que l’autrice a coréalisé.

    « La “norme” en matière de poids ou d’apparences tend vers la maigreur, tandis que la société voit l’obésité augmenter1. »

    Selon le ministère des Solidarités et de la Santé, l’obésité concernerait 8 millions de personnes en France. Et on peut supposer que, depuis l’arrivée du covid, le bouleversement des modes de vie et les difficultés émotionnelles et matérielles ont entraîné une augmentation de l’obésité.

    A travers le parcours de Gabrielle Deydier, on prend conscience de l’ensemble des violences et des discriminations grossophobes que subissent les personnes obèses. Les violences psychiques et verbales sont quotidiennes, aussi bien dans le cercle familial qu’à l’école ou au travail.

    Les préjugés, l’humiliation et la stigmatisation sont aussi là où on ne l’attend pas : le milieu médical, peu formé aux questions liées à l’obésité, à la nutrition et à la santé mentale, s’est montré très dur avec l’autrice. Les violences de plusieurs professionnel·les de la santé l’ont durablement éloignée des médecins, au point que sa maladie hormonale a été diagnostiquée très tardivement.

    Face au mépris quotidien, à l’incompréhension, à la culpabilisation, les personnes en situation d’obésité ont tendance à fuir les espaces publics qui ne sont pas adaptés à leur morphologie, à s’enfermer chez elles, à se replier sur elles-mêmes. De fait, elles vivent une forme d’ostracisme et d’invisibilisation au sein d’une société qui produit l’obésité tout en en méprisant les conséquences.

    Toutes ces violences ont des conséquences matérielles lourdes : la discrimination à l’école complique les parcours scolaires des jeunes obèses ; la discrimination à l’embauche augmente les situations de précarité et de pauvreté (si bien que l’un des facteurs de l’obésité en est aussi une conséquence) ; la discrimination du milieu médical empêche une prise en charge convenable des problèmes de santé qui peuvent survenir en cas d’obésité morbide. Mais les conséquences psychologiques sont aussi prégnantes. Les personnes obèses sont souvent perçues comme fainéantes et sans volonté, comme si elles étaient responsables de leur propre condition, si bien qu’elles éprouvent de la honte, un manque de confiance en soi, un manque d’estime de soi, en particulier les femmes, comme on va le voir.

    « Je ne suis pas malheureuse parce que je suis grosse, je suis grosse parce que je suis malheureuse2. »

    Comme l’explique Mona Chollet dans Beauté fatale, les femmes sont continuellement réduites à leur apparence physique et matraquées d’injonctions sociales. Le culte de la beauté définit des critères physiques idéalisés et irréalistes qui entraînent fatalement la naissance de complexes, de maladies mentales, de troubles du comportement alimentaire, ainsi que la peur du rejet et la haine de nos propres corps, forcément bourrés de défauts qu’il faudrait corriger comme on corrigerait un objet. Aucune d’entre nous n’y échappe, à un degré plus ou moins élevé.

    C’est d’autant plus pervers que la société déteste les rondeurs alors qu’elle encourage elle-même l’obésité en autorisant l’industrie agro-alimentaire à utiliser tout un tas de produits toxiques (je vous renvoie à ma chronique sur Le Ventre des villes). Comme toujours dans cette société capitaliste, on soigne les conséquences, mais pas les causes de nos problèmes, car c’est bien plus profitable sur le plan financier.

    « Dans un monde où les femmes ne seraient pas aussi complexées, elles se méfieraient de la chirurgie bariatrique3. »

    Sans surprise, le nombre d’opérations chirurgicales bariatriques a augmenté ces dernières décennies (multiplié par 4 en 15 ans), et ce sont majoritairement les femmes qui y ont recours (80 % des personnes opérées), pour le plus grand bonheur des émissions de téléréalité voyeuristes, à l’instar de Renaissance de Karine LeMarchand, pour n’en citer qu’une.

    Pourtant, les opérations chirurgicales de l’obésité sont une réelle amputation, elles sont dangereuses et ont un coût physique, psychologique et social. Gabrielle Deydier alerte sur le taux de suicide particulièrement élevé chez les personnes opérées. Effectivement, les personnes opérées ne sont visiblement pas assez accompagnées (notamment sur le plan psychologique) dans les mois et les années qui suivent, alors que les conséquences sont importantes : difficultés à s’alimenter correctement et à absorber les nutriments, à mener une vie sociale satisfaisante à cause des contraintes alimentaires, à stabiliser son poids. C’est sans compter les divers symptômes (comme le dumping syndrome après le repas), les troubles du comportement alimentaire qui peuvent apparaître ou se renforcer, ainsi que les risques à long terme qui ne sont pas encore connus.

    L’autrice dénonce une certaine désinvolture du monde médical : le culte de la minceur est si pressant, et le business si florissant que les chirurgien·nes se montrent peu regardant·es sur les critères d’éligibilité. Ainsi, selon elle, il peut suffire de mentir sur son poids ou sur son état psychologique pour obtenir une opération bariatrique.

    Mon avis

    Le témoignage de Gabrielle Deydier, publié par les éditions indépendantes Goutte d’Or, est un apport essentiel dans nos combats féministes. Au fur et à mesure de ma lecture, je me suis rendu compte qu’il a fallu beaucoup de courage à Gabrielle Deydier pour écrire ce témoignage. D’autant plus que les femmes, bien plus que les hommes, sont harcelées de toutes parts lorsqu’elles osent s’exprimer publiquement dans les médias ou sur les réseaux sociaux, quel que soit le sujet. 

    En tant que personne mince, je n’avais pas mesuré à quel point le quotidien des personnes obèses pouvait être difficile, à quel point les espaces publics sont ostracisants pour les morphologies hors normes. En revanche, mes différentes recherches m’ont amené à comprendre que l’obésité n’était pas tant une question individuelle que sociétale, c’est pourquoi je suis toujours agacée dès qu’on fait porter la responsabilité aux personnes atteintes d’obésité de leur état, alors que tout nous incite à manger trop et constamment (gras et sucré, sans parler des perturbateurs endocriniens et autres produits toxiques) et que nos vies sont de plus en plus sédentarisées.

    Une lecture édifiante !!

    Lisez aussi

    Essais

    Beauté fatale Mona Chollet

    Une culture du viol à la française Valérie Rey-Robert

    Non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin ! Éliane Viennot

    Tirons la langue Davy Borde

    Le Deuxième Sexe 1 Simone de Beauvoir

    Le Ventre des femmes Françoise Vergès

    Ceci est mon sang Elise Thiébaut

    Masculin/Féminin 1 Françoise Héritier

    Libérées Titiou Lecoq

    Non c'est non Irène Zeilinger

    Nous sommes tous des féministes Chimamanda Ngozi Adichie

    Manifeste d'une femme trans Julia Serano

    Planète végane Ophélie Véron

    Littérature et récits

    L’amour de nous-mêmes Erika Nomeni 

    Le Chœur des femmes Martin Winckler

    Une si longue lettre Mariama Bâ

    L'Œil le plus bleu Toni Morrison

    Le Cantique de Meméia Heloneida Studart

    Instinct primaire Pia Petersen

    Histoire d'Awu Justine Mintsa

    Une femme à Berlin Anonyme

    La Jungle Upton Sinclair 

    Bandes dessinées

    Corps à coeur Coeur à corps Léa Castor

    Camel Joe Claire Duplan

    1. Page 112. -2. Page 103. -3. Page 129.

    → L'avis de Nina.

    On ne naît pas grosse

    Gabrielle Deydier

    Editions Goutte d’Or

    2017

    160 pages

    15 euros

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  • la faute de l'abbé mouret zola bibliolingus

    La Faute de l’abbé Mouret

    (tome 5 des Rougon-Macquart)

    Émile Zola

    Éditions Georges Charpentier

    1874

     

    Voilà trois ans que j’ai commencé la série des Rougon-Maquart dans l’ordre. Je poursuis mes (re)lectures avec le cinquième volume des Rougon-Macquart, La Faute de l’abbé Mouret, qui met en scène le thème récurrent du prêtre amoureux. La dimension métaphysique, opposant l’Église et la nature à travers l’histoire biblique rejouée d’Adam et Ève, dont la vision est terriblement patriarcale, m’a moyennement convaincue, tout comme la construction en triptyque et le style zolien m’ont moins emportée que dans les autres romans.

    « Il fermait la porte de ses sens, cherchait à s’affranchir des nécessités du corps, n’était plus qu’une âme ravie par la contemplation1. »

    Serge, l’enfant fragile et sensible de La Conquête de Plassans (tome 4), est devenu l’abbé Mouret. Son église décrépie du village des Artaud n’est seulement qu’à quelques kilomètres de Plassans, ville originaire des Rougon-Macquart, mais le village semble coupé du monde extérieur, évoluant dans un huis clos intemporel.

    Les villageois·es des Artaud, dans le Midi, forment une masse indistincte. Ces quelques dizaines d’âmes consanguines reçoivent tout le mépris du frère Archangias, une brute misogyne et fanatique qui invective toute once de vie : « Voyez-vous, ces Artaud, c’est comme ces ronces qui mangent les rocs, ici. Il a suffi d’une souche pour que le pays fût empoisonné ! Ça se cramponne, ça se multiplie, ça vit quand même2. » La haine d’Archangias envers ces villageois·es qui « vivent comme leurs cochons3 » rappelle les portraits bestiaux de La Terre (tome 15). Archangias s’en prend particulièrement aux femmes : « Elles ont le diable dans le corps. Elles puent le diable ; elles le puent aux jambes, aux bras, au ventre, partout… C’est ce qui ensorcelle les imbéciles4. »

    L’abbé Mouret vit dans son église en ruine. Il est accompagné dans ses tâches quotidiennes par la Teuse, ainsi que le jeune Vincent qui l’aide pendant les services religieux, et enfin Désirée, sa sœur simple d’esprit, âgée pourtant de 22 ans, mais ayant 10 ans d’âge mental. D’ailleurs, j’ai beaucoup aimé le lien très fort qu’a Désirée avec les animaux de sa basse-cour : elle les comprend réellement, jusqu’au surréalisme, et ils sont attachés à elle comme si c’était leur mère !

    Coupé de la société, des paysages naturels et des sensations qu’ils procurent, Serge méprise les désirs humains en vue de rester « pur » et chaste. Ignorant les plaisirs et les souffrances de la vie, Serge éprouve le bonheur dans la réclusion et l’ascétisme de la foi chrétienne, et s’abîme pendant des heures entières dans le culte sensuel de la Vierge Marie.

    Pourtant, le frère Archangias l’a prévenu : « Méfiez-vous de votre dévotion à la vierge5. »

    Mon avis

    La Faute de l’abbé Mouret, cinquième tome des Rougon-Macquart, développe le thème du prêtre amoureux. Mais, il faut bien le dire, ce thème récurrent dans la littérature de l’époque m’émeut peu, voire m’agace.

    Ce roman détonne par sa dimension particulièrement métaphysique, opposant l’Église, le village et les terres arides des Artaud représentant la répression, la raison, la mort, à la nature (incarnée par l’immense jardin luxuriant qu’est le Paradou) qui se déploie sans limites et se fait complice des désirs amoureux innocents. Zola, par le biais de la looongue description du Paradou idyllique, se sent obligé de dresser un catalogue botanique durant plusieurs chapitres, passant en revue les fleurs, les arbres, les arbustes… Ses descriptions habituellement si vivantes et colorées m’ont paru vraiment trop factices dans ce roman, surtout que j’ai une préférence pour ses descriptions des noirceurs de l’humanité.

    Dès lors, la composition en trois parties symboliques (le sacerdoce, la faute et l’expiation) autour du thème biblique d’Adam et Ève est prévisible, peu crédible et surréaliste, jusqu’à forcer le trait pour coller au mythe biblique. Forcément, la reproduction du mythe renvoie à la volonté de domination des hommes sur les femmes. Le personnage d’Ève, par qui la tentation et la faute arrivent, a permis à des centaines de générations d’hommes de justifier la haine, la soumission, la possession des femmes, lesquelles perdurent toujours aujourd’hui sous différentes formes. Inévitablement, Zola reproduit ce schéma : est-ce pour créer le drame, ou par conviction personnelle, ou pour dénoncer cette domination ? Je ne saurais dire mais, dans ce roman, le patriarcat déborde de partout ! La haine d’Archangias pour les femmes est viscérale et horrifiante, et si l’Adam zolien s’en tire sans trop de mal, on ne peut pas en dire autant d’Ève. Ève est une énième représentation détestable de la femme ramenée à sa condition naturelle, à son aspect physique et juvénile, à sa fertilité ; et elle sera au bout du compte écrasée par la domination masculine. Les femmes, comme la nature, ont de tout temps été réifiées, brisées et soumises à la volonté masculine.

    La Faute de l’abbé Mouret détonne par ses personnages peu nombreux et très figés. Seul·es Adam et Ève évoluent jusqu’au dénouement dramatique ; les quelques autres personnages permettent de révéler davantage les rôles stéréotypés de l’homme et de la femme, tels que les perçoivent certainement Zola et ses contemporain·es. Il y a d’abord la Teuse, dévouée corps et âme à l’abbé de l’église, puis la cérémonie du mariage de Rosalie et Fortuné, qui assigne à l’épouse le rôle de « servante fidèle6 » à son mari paternaliste, le « maître plein de douceur et d’affection7 ». Enfin, Désirée, la sœur touchante mais attardée, sera toujours sous l’emprise masculine, toujours infantilisée comme le sont les femmes dans toutes les sociétés, de différentes manières.

    En conclusion, je n’ai pas trop aimé la dimension métaphysique et religieuse, qui n’est pas du tout ma tasse de thé de manière générale, ni la construction parfaite, logique, prévisible et trop visible du roman, mais ce tome permet au moins d’illustrer efficacement la haine du genre féminin. Même si je suis totalement amoureuse de l’écriture et de la démarche de Zola, l’un de mes auteurices préféré·es, je crains que celui-ci n’ait échappé à la vision patriarcale de ses contemporain·es ! Peut-être ai-je pris la chose au premier degré, étant intimement concernée ? D’autres lectures m’aideront, je l’espère, à clarifier mes interprétations de La Faute de l’abbé Mouret et les positions politiques de Zola.

    Du même écrivain

    La Fortune des Rougon, tome 1

    La Curée, tome 2

    Le Ventre de Paris, tome 3

    La Conquête de Plassans, tome 4

    Son excellence Eugène Rougon, tome 6

    La Terre, tome 15

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    La Faute de l’abbé Mouret

    Émile Zola

    Préface de Jean-Philippe Arrou-Vignod

    Édition d’Henri Mitterand

    Éditions Gallimard

    Collection Folio classique

    2014 (2006 pour la première parution dans la collection)

    512 pages

    8,70 euros

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  • Coucou !

    Cet anniversaire est l'occasion de revenir aux fondamentaux : la lecture, l'écriture, le blog, la lutte, avec un concours à la clé. Bonne lecture !

    Ce que Bibliolingus représente pour moi

    Aujourd'hui, Bibliolingus a 10 ans ! Voilà une preuve, s'il en est, de ma constance et de ma fidélité à toute épreuve. L'année qui vient de s'écouler a été très difficile sur le plan personnel, et celle à venir le sera encore à certains égards, mais mon amour de l'écriture et du partage reste intact. Certes, j'ai publié moins de chroniques car il me fallait survivre, mais chaque jour Bibliolingus me rappelle que la lecture et l'écriture sont une passion et un pilier dans ma vie. Ce sont deux activités dans lesquelles je me retrouve pleinement, les deux qui m'habitent le plus, celles que je peux faire durant des journées entières. Ce n'est pas pour rien que je suis éditrice et que j'ai cofondé la librairie associative Alterlibris !

    Ce que je défends avec Bibliolingus

    Avec Bibliolingus, je défends la littérature engagée, politique et prolétarienne, indépendante et originale. Une littérature engagée, réunissant aussi bien des essais que des romans, qui ne coupe pas du réel, mais qui invite à mieux y revenir. Une littérature qui donne à réfléchir sur la société, son fonctionnement et ses alternatives, qui interroge nos fondements et nos valeurs, nos impasses et nos révoltes.

    Avec Bibliolingus, je défends la bibliodiversité et les éditions indépendantes qui s'efforcent de s'affranchir du système capitaliste pour publier des auteurices peu plébiscité·es par les médias et les institutions. Je défends des livres peu visibles sur les autres blogs, des auteurices de qualité, les ancien·nes, les oublié·es, les discret·es, les muselé·es. J'aborde les sujets politiques qui me tiennent éveillée chaque jour, comme l'anarchisme, le féminisme, l'écologie, l'antispécisme, l'antiracisme, l'antifascisme.

    Avec Bibliolingus, je défends la liberté d'expression et l'indépendance. Les blogs sont (encore) préservés de la censure que connaissent mes camarades sur les réseaux sociaux, notamment Youtube, Instagram et Twitter. Mon indépendance a un coût, puisque je paie 9 euros par mois à Eklablog, mais elle reste vulnérable aux difficultés économiques de ma plateforme.

    En savoir plus sur la fréquentation du blog

    La lecture comme soutien à l'action politique

    Loin de se substituer à l'action politique, la lecture vient la soutenir et la comprendre. Lire nous donne des clés pour comprendre ce qui se joue, mais ne se substitue pas à l'action politique. Lire et écrire me permet d'avancer dans mes propres réflexions, de les rendre intelligibles à moi-même, d'amorcer des changements dans ma façon de voir la situation et d'agir. Cela me permet aussi d'entrer en contact avec certain·es d'entre vous qui me lisez, de nouer des liens sûrs et solidaires.

    J'espère que, pour vous aussi, mon blog est aussi une source d'inspiration et de changement. J'espère que mes chroniques vous apportent aussi des réflexions, des questions, quelquefois des réponses, et qu'elles vous éclairent lorsque vous n'avez pas le temps d'ouvrir les livres que j'ai lus. 

    À l'heure où j'écris ces lignes, le passe vaccinal vient d'être voté, en pleine nuit, par l'assemblée nationale qui est depuis longtemps, et de plus en plus manifestement, une simple chambre d'enregistrement des décisions d'un gouvernement fascisant. L'urgence est telle que nous devrions, chacune et chacun, et dans la mesure de nos moyens, faire une place dans nos vies personnelles pour la lutte collective, avant que des lois liberticides et autoritaires ne nous en empêchent complètement. Nous ne pouvons pas laisser aux autres le soin de réfléchir et d'agir pour nous, pour notre planète, pour notre avenir.

    Alors, lisons, instruisons-nous, étudions le mal à la racine, sortons de notre zone de confort, partageons nos réflexions pour alimenter nos luttes.

    Avec l'isolement social qu'on tente de nous imposer, il devient plus difficile de conserver nos liens et d'en tisser des nouveaux. Je suis pourtant intimement convaincue que c'est ce qui nous sauvera. Gardons le contact, prenons soin les un·es des autres, créons des réseaux de résistance, organisons-nous, ici et maintenant, avant que l'on ne nous en empêche et qu'il ne soit trop tard.

    Quelques lectures emblématiques

    Ce serait long et difficile de faire une rétrospective de toutes mes lectures, mais je vous propose une petite sélection des auteurices et des ouvrages que j'ai le plus aimés :

    Littérature et récits

    L'homme au marteau Jean Meckert Bibliolingus

    Jean Meckert (réécouter mon passage dans l'émission de radio Modes d'emploi sur Fréquence Paris Plurielle)

    la proie irène némirovsky bibliolingus

    Irène Némirovsky

    La Proie

    la fortune des rougon émile zola bibliolingus

    Émile Zola

    La Fortune des Rougon (tome 1 des Rougon-Macquart)

    La Route de Los Angeles John Fante

    John Fante

    La Route de Los Angeles

    l'intérieur de la nuit léonora miano bibliolingus

    Léonora Miano

    L'Intérieur de la nuit

    beloved toni morrison bibliolingus

    Toni Morrison

    Beloved

    Le Bourreau Heloneida Studart

    Heloneida Studart

    Le Bourreau

    l'aveuglement jose saramago bibliolingus

    José Saramago

    L'Aveuglement

    vivre ma vie emma goldman bibliolingus

    Emma Goldman

    Vivre ma vie 

    la supplication svetlana alexievitch bibliolingus

    Svetlana Alexievitch

    La Supplication

    Essais

    l'ordre moins le pouvoir normand baillargeon bibliolingus

    Normand Baillargeon

    L’ordre moins le pouvoir 

    la rébellion zapatiste jérôme baschet bibliolingus

    Jérôme Baschet

    La rébellion zapatiste

    la domination policière mathieu rigouste bibliolingus

    Mathieu Rigouste

    La Domination policière

    comment la non-violence protège l'état peter gelderloos bibliolingus

    Peter Gelderloos

    Comment la non-violence protège l’Etat

    le ventre des femmes françoise vergès bibliolingus

    Françoise Vergès

    Le Ventre des femmes

    planète végane ophélie véron bibliolingus

    Ophélie Véron

    Planète végane

    manifeste d'une femme trans julia serano bibliolingus

    Julia Serano

    Manifeste d'une femme trans

    une culture du viol à la francaise valerie rey-robert bibliolingus

    Valérie Rey-Robert

    Une culture du viol à la française

    Concours des 10 ans

    Pour célébrer cet anniversaire et vous remercier de me suivre, à vous qui êtes de plus en plus nombreux·ses à me lire, je vous ai concocté un petit concours Instagram (le tout premier) ! Du 6 au 9 janvier 2022 sur Instagram, je vous propose de gagner un exemplaire de La guerre des mots. Combattre le discours politico-médiatique de la bourgeoisie de Selim Derkaoui et Nicolas Framont. Pourquoi celui-ci, me direz-vous ? J’ai souvent écrit dans mes chroniques que les mots sont essentiels dans nos luttes, et cet ouvrage décrypte de manière très claire le dévoiement des mots à des fins idéologiques.

    Cet ouvrage salutaire à l'approche des élections présidentielles est publié par les éditions du passager clandestin que j'aime beaucoup : mon choix s'est porté sur cette maison car elle est engagée, indépendante, et tenue par 3 femmes en coopérative ! Bonne chance pour le concours

    Que cette nouvelle année vous soit pleine de lectures belles, stimulantes et enrichissantes ! Force et courage ♥

    Lybertaire

    Retrouvez-moi sur instagram où je suis le plus présente, mais aussi facebook et twitter !

    Quelques mots sur les derniers anniversaires

    Bibliolingus : 9 ans de lectures engagées

    Bibliolingus fête ses huit ans !

    Sept ans de Bibliolingus : lire pour comprendre et agir

    Six ans de Bibliolingus : la lecture à contre-courant

    Bibliolingus, cinq ans de découvertes et de rencontres

    Quatre ans de Bibliolingus : la lecture en partage

    Bibliolingus a trois ans : bloguer, pour qui, pour quoi ?

    Bibliolingus fête ses deux ans !

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