• Paris 2024 une ville face à la violence olympique Bibliolingus

    Paris 2024

    Une ville face à la violence olympique

    Jade Lindgaard

    Éditions divergences

    2024

     

    Merci aux éditions divergences de m’avoir offert le livre !

     

    Cet été, comme 4 milliards de personnes, vous serez probablement derrière votre écran de télévision pour regarder les Jeux olympiques. Des milliers de caméras seront braquées sur Paris pour célébrer « la beauté de l’effort », « l’esprit de compétition », « la fierté de représenter son pays »… Mais connaissez-vous l’envers du décor ? Quels sont les coûts écologiques, économiques, sociaux et humains du plus grand événement sportif au monde ? Quel est le prix à payer pour les habitant·es de la ville qui accueille les épreuves olympiques, qui n’ont jamais eu voix au chapitre ? Que nous restera-t-il une fois la frénésie passée ? À quatre mois de « Paris 2024 », plongez dans l’enquête menée par la journaliste Jade Lindgaard sur cet « énorme gâchis1 ».

    « L’échéance incontournable de l’été 2024 a empêché de prendre le temps de la discussion2. »

    Les organisateurs (principalement le CIO et la Solideo) promeuvent des Jeux olympiques innovants, écologiques et fédérateurs. Mais qu’en est-il vraiment ? L’enquête de la journaliste Jade Lindgaard retrace la procédure très opaque de la candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2024 et décrit les multiples conflits d’intérêts et désastres qui l’entourent. 

    À commencer par l’absence de concertation démocratique des habitant·es, compte tenu des délais très courts pour ce méga-événement. Et cela pose problème car, contrairement à ce qui a été affirmé, le financement, largement sous-évalué, ne sera pas seulement assuré par les sponsors (Coca-Cola, Allianz, Alibaba, Omega, Toyota, Visa, Carrefour, EDF, Orange…), mais aussi et surtout par l’argent public, celui des contribuables, le nôtre, qui prendra en charge l’énorme dépassement de ce budget !

    « À la tête du CIO dans les années 1990, après avoir été élu et soutien du régime franquiste en Espagne, Juan Antonio Samaranch se lâcha un jour, au faîte de sa gloire et de sa puissance : “Les Jeux olympiques sont plus universels que n’importe quelle religion”3. »

    Or, les JO se dérouleront essentiellement en Seine-Saint-Denis, l’un des départements les plus pauvres de France. Pour construire le « Village des athlètes », le « Village des médias », ou encore l’Arena Adidas, d’immenses zones urbaines ont été rasées, à l’instar du parc d’activité Rives-de-Seine à Saint-Ouen qui regroupait une vingtaine d’entreprises, du foyer ADEF à Saint-Ouen dans lequel habitaient près de 300 personnes, du squat Unibéton qui hébergeait près de 400 travailleur·ses immigré·es, ou du camp de réfugié·es à Porte de la Chapelle au nord de Paris. En tout, la journaliste parle d’environ 1500 personnes délogées, qui n’ont pas toutes obtenu un relogement digne et adéquat malgré les engagements de l’État.

    « En 2023, dans les derniers mois de construction de l’Arena, des SDF, toxicomanes, réfugié⋅es sans statut, mineurs isolés survivent tant bien que mal dans les interstices de la porte la Chapelle. La “colline du crack”, ancien campement et havre de misère, a été détruite. Mais la pauvreté, l’addiction et l’isolement social rabattent toujours de nouvelles et nouveaux venu⋅es dans ce triangle de misère. On y deale, crie, pisse, dort, tape, vole, gobe. Que deviendront ces personnes une fois le quartier requalifié autour de son nouveau vaisseau olympique ? N’auront-ils pas eux aussi été poussés dehors par la dynamique des JO4 ? »

    Parmi les victimes, il faut aussi compter les ouvriers de ces grands chantiers, qui doivent travailler à une cadence infernale pour respecter l’échéance incontournable de l’été 2024. Le 16 juin 2023, Amara Dioumassy, 51 ans et père de 5 enfants, est décédé sur le chantier de stockage des eaux de pluie visant à rendre la Seine plus propre.

    « L’immobilier des JO, c’est aussi transparent que les arrangements entre Lafarge et Daesh en Syrie5. »

    Au cours de cette immense opération de spéculation immobilière, les promoteurs, avec en tête Eiffage, Vinci et Nexity, s’en sont mis plein les poches, au détriment des PME et des TPE locales. Cette transformation brutale va entraîner la disparition de toute une histoire locale, et provoquer l’accélération de la gentrification : les familles précaires et pauvres sont sommées de débarrasser le plancher pour une population plus aisée et plus blanche. Elles ne pourront même pas assister aux épreuves, compte tenu du prix exorbitant des places (de 25 à 9500 euros la place). Les spectateurices et touristes vont satisfaire l’appétit aiguisé des hôtels, d’AirBnb et des propriétaires d’Ile-de-France, qui annoncent jusqu’à 1300 euros la nuit… 

    « Un fan de sport cryogénisé dans les années 1970 ne reconnaîtrait rien des JO en 2024. La compétition entre champions amateurs, financée tant bien que mal par des villes moyennes et les droits télé, est devenue une rutilante machine à cash. Les olympiades sont devenues “le plus gros événement médiatique et marketing du monde”, selon l’auteur Jules Boykoff, qui y voit moins la marque du néolibéralisme que celle du système capitaliste : “la quintessence du capitalisme de la célébration”6. »

    « Ils prennent les belles choses des pauvres pour les donner aux riches7. » (Dolorès Mikatovic)

    Jade Lindgaard explique que les JO sont une aberration écologique, une « antithèse de la sobriété » 147 Pour construire les bâtiments des JO, 7 hectares du parc George-Valbon à La Courneuve ont été vendus à des promoteurs immobiliers, détruisant plusieurs centaines d’arbres et menaçant la survie des crapauds calamites. Les jardins ouvriers des Vertus à Aubervilliers ont été défendus par une ZAD (à laquelle l’autrice a participé) pour empêcher la construction du solarium d’une piscine d’entraînement qui n’était même pas indispensable pour le bon déroulement des JO !

    Avec la venue de 10500 athlètes, 50000 volontaires et 25000 journalistes, et des 15 millions de touristes attendu·es, les émissions de gaz à effet de serre vont exploser durant plusieurs semaines. Mais c’est la double peine pour les élèves et enseignant·es du groupe scolaire Anatole-France qui sont désormais cerné·es par une double voie d’accès à l’autoroute A86 pour faciliter le déplacement des athlètes…

    Sans compter les transports en commun, déjà saturés en temps normal, qui ne sont pas en capacité d’accueillir tout ce monde. Ainsi, pour faire place nette, nous sommes sommé·es, Francilien·nes et Parisien·nes, de déguerpir ou de rester enfermé·es chez nous le temps des épreuves !

    Mon avis

    En tant que parisienne d’adoption (pour combien de temps, compte tenu du coût de la vie ?), je suis effectivement concernée par la tenue des JO cet été

    Avec cet ouvrage, publié en janvier par les éditions indépendantes Divergences, j’ai appris beaucoup de choses sur l’histoire des JO en général et sur les JO de Paris en particulier ; mais, plus on s’approche de l’échéance, plus la liste des scandales et de foutages de gueule semble s’allonger. Ainsi, je viens d’apprendre que les volontaires doivent trouver elleux-mêmes leur logement sur Paris (une gageure), en plus de travailler bénévolement pendant 3 semaines…

    Le gouvernement français, épris comme toujours de gigantisme et de mégalomanie, a sommé l’ensemble des institutions officielles, associations et entreprises de manifester un enthousiasme inconditionnel et frénétique pour « Paris 2024 ». Mais cet engouement martial est loin d’être unanime, puisque les appels à la grève se multiplient, à commencer par la RATP et la SNCF.

    Quatre mois, c’est le temps qu’il nous reste pour organiser le zbeul…

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    Pablo Servigne, Raphaël Stevens Comment tout peut s'effondrer

     

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    Paris 2024

    Une ville face à la violence olympique

    Jade Lindgaard

    éditions divergences

    2024

    168 pages

    15 euros

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  • les trente noms de la nuit zeyn joukhadar bibliolingus

    Les Trente Noms de la nuit

    Zeyn Joukhadar

    Éditions Rue de l’échiquier

    2022

     

     

    Les Trente Noms de la nuit de Zeyn Joukhadar est un roman probablement sous-estimé, un petit bijou caché sous une couverture que je trouve insignifiante. Et pourtant, ce texte m’a continuellement surprise par son histoire, ses thématiques, sa finesse, sa poésie, sa beauté, sa tristesse et ses détails impressionnants. Une petite bulle sensorielle qui n’a, à mon avis, pas le succès qu’elle mérite.

    « Cinq ans ont passé et le temps n’a guéri aucune blessure1. »

    New York, de nos jours. Le personnage principal, d’origine syrienne, vit dans un logement HLM avec sa grand-mère syrienne. Depuis le décès de sa mère ornithologue, survenu 5 ans auparavant, il galère pour payer le loyer et les médicaments de sa grand-mère. 

    Il raconte la douleur constante de ce deuil qui ne finit pas et les changements qui s’opèrent en lui depuis 5 ans : par petites touches, on comprend qu’il ne se reconnaît pas dans le genre qui lui a été assigné à la naissance.

    « Toute ma vie on m’a appris que la masculinité, c’est les cheveux courts et des chaussures à bout carré, que c’est prendre de la place, élever sa voix. Être doux, c’est être moins homme. Être délicat, rire, faire de l’art, saigner entre les jambes — on m’a appris que tout cela faisait de moi une femme. On m’a appris toute ma vie que danser c’est être vulnérable et que le monde écrase ceux qui sont vulnérables. On m’a appris qu’être invincible et être digne d’amour c’était pareil2»

    « Elle est morte alors qu’elle essayait d’identifier un couple d’oiseaux rares dans la zone. J’ai retrouvé ses carnets dans le placard de Teta3. »

    Un jour, il trouve la force de se plonger dans les affaires de sa défunte mère, et tombe sur le journal intime de Layla Z, une artiste immigrée syrienne du début du XXe siècle que sa mère adorait parce qu’elle réalisait des estampes et des aquatintes d’oiseaux.

    « Que l’art, ou le monde naturel, puisse appartenir à qui que ce soit, c’est une idée qui me met toujours mal à l’aise. Une œuvre n’est pas seulement forgée par l’artiste, mais par toute personne qui interagit avec ; elle appartient un peu à tout le monde. C’est aussi de cette façon qu’on fabrique la vie : avec l’aide de nombreuses mains4. »

    « Imaginons qu’il y ait un tableau ? Si je pouvais le trouver5 ? »

    Seulement, sa mère et l’artiste Laila Z semblent toutes deux avoir vu une espèce rare d’oiseaux, dans le quartier Little Syria de New York, à présent quasiment démoli par la mairie. Pour réhabiliter les mémoires de cette artiste et de sa mère ornithologue, pour protéger cette espèce rare nichée dans ce quartier historique, pour faire son deuil aussi, le personnage principal part sur les traces des œuvres de Laila Z.

    « J’attendais le jour où nos professeurs nous expliqueraient le vol de la terre sur laquelle nous vivions et pourquoi nos livres de classe parlaient des peuples indigènes comme s’ils n’existaient plus et pourquoi tous les livres que nous lisions étaient écrits par des hommes blancs morts. J’avais la certitude que les brutes de l’école seraient punies, que la police finirait par cesser de contrôler les parents de mes copains noirs, tard le soir, et que mes camarades de classe qui avaient une tante ou des grands-parents sans-papiers finiraient un jour par ne plus avoir à s’inquiéter qu’ils leur soient enlevés. “Allah est celui qui supprime les obstacles.” Mais après l’incendie, après ton enterrement, après que la police a ignoré les menaces que tu avais reçues… j’avais déjà compris depuis longtemps, alors, qui avait construit ce système et pour qui, et j’avais depuis longtemps abandonné mes idées de justice6. »

    « C’est le rêve qui me hante sans relâche depuis mon premier saignement : pouvoir exister hors de moi-même, effacer ce qui cloche en moi7. »

    À travers cette quête, le personnage principal change. Ses cheveux, il finit par les couper. Son prénom, il finit par le changer. Il n’est pas la petite fille que sa mère a mis au monde. Comment le dire à ses ami·es ? Sa grand-mère l’acceptera-t-il comme il est ?

    Mon avis

    Je ne voulais pas lire quelque chose de triste. De ce roman, je savais juste qu’il était publié par Rue de l’échiquier (l’une des maisons d’édition indépendantes pour lesquelles je travaille), qu’il parlait d’un personnage transgenre (ce qui est suffisamment rare pour que je me jette dessus), et de l’immigration syrienne aux États-Unis (j’ai justement corrigé un livre sur la Syrie l'an dernier). 

    Mais, dès les premières pages, j’ai été saisie par des passages si poétiques, si fins, composés d’images, de sensations belles et tristes, que j’ai lu pendant un moment. Puis, le lendemain, j’ai repris ma lecture sans grande motivation, avant d’être à nouveau saisie par des passages impressionnants, divisés entre deux narrations qui s’entrecroisent et s’alimentent jusqu’au dénouement. Finalement, et j’en suis la première surprise, je l’ai lu en quelques jours, happée malgré moi.

    À travers cette quête de vérité, Les Trente Noms de la nuit embrasse des thèmes divers et pourtant liés, embrassés et contenus dans un même élan : la transidentité, l’homosexualité et le rapport au corps réifié, haï, violenté par les hommes, verrouillé et libéré ; l’invisibilisation des femmes dans l’art et les sciences ; le deuil qui brouille les frontières entre le réel et le monde des âmes ; la foi et la tradition ; la pauvreté et l’entraide ; l’immigration syrienne, le racisme états-unien et le colonialisme ;  la préservation des oiseaux et de leur biodiversité.

    Une lecture rare, comme son personnage principal. Une petite bulle sensorielle malheureusement peu remarquée à sa parution, et que je vous invite à découvrir !

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    Littérature

    Erika Nomeni L'Amour de nous-mêmes

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    Russell Banks American darling

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    Essais

    Julia Serano Manifeste d'une femme trans

    Christelle Murhula Amours silenciées. Repenser la révolution romantique depuis les marges

    Illustrés

    Cualli Carnago L’Histoire d’une huître

    Léa Castor Corps à coeur Coeur à corps 

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    Les Trente Noms de la nuit

    (The Thirty Names of Night)

    Traduit de l’anglais (États-Unis) par Nino S. Dufour

    Zeyn Joukhadar

    Éditions Rue de l’échiquier

    2022

    352 pages

    24 euros

    (Livre offert par la maison d’édition)

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    2 commentaires
  • trottoirs une approche economique historique et flaneuse-isabelle-baraud-serfaty-bibliolingus

    Trottoirs !
    Une approche économique, historique et flâneuse

    Isabelle Baraud-Serfaty

    Éditions Apogée

    2023

    D’où vient le mot « trottoir » ?

    Combien y a-t-il de kilomètres de trottoirs à Paris ?

    Savez-vous depuis quand et comment les rues sont numérotées paires et impaires ?

    D’où vient l’expression « tenir le haut du pavé » ?

    Saviez-vous que Roland Barthes est mort en traversant la rue, renversé par une voiture sur un passage piéton ?

    « Le trottoir est une ressource rare, et la compétition pour cet espace s’intensifie1. »

    Dans cet ouvrage, l’économiste Isabelle Baraud-Serfaty esquisse une histoire du trottoir, qui existe depuis l’Antiquité. Elle remonte jusqu’à Pompéi, passe par l’Égypte, le Moyen-Age, et s’attarde au XIXe siècle où il a pris la forme qu’on lui connaît, lorsque Haussmann a fait construire les réseaux d’égouts et de distribution de l’eau à Paris.

    « La nature et les modes d’occupation du trottoir suivent ainsi l’évolution des technologies, des modèles économiques, des mentalités, et des préoccupations d’une époque. Pour lire l’avenir des villes, regardez le trottoir2 ! »

    Mais l’autrice apporte surtout un point de vue économique : ces dernières années, le trottoir est de plus en plus occupé, ce qui n’est pas sans soulever de nombreuses questions. On pense d’emblée aux piéton·nes, mais les usager·ères des trottoirs sont bien plus nombreux·ses qu’on le croit ! Entre la multiplication des livraisons à domicile de colis, de nourriture, comme Amazon, Uber Eats, UPS, Deliveroo, Flink (et autres starts-up dont les noms nous seront inconnus dans 20 ans), et l’arrivée des vélos et trottinettes en libre-service (free-floating), le trottoir devient une ressource rare et marchandisable. Cette occupation massive soulève bien des questions : qui construit et finance le trottoir ? Comment définir ce qui relève de l’espace public et de l’espace privé ? Comment faire cohabiter l’usage marchand et l’usage « marchant3 » ?

    « Même si le raccourci est rapide, les “10 mètres carrés en bas de chez soi” que la ville a voulu redonner aux Parisiens en 2020, en supprimant la moitié des places de stationnement, peuvent être lus comme une manière de compenser la diminution de 10 mètres carrés de la taille moyenne des logements en Île-de-France ces dernières années4. »

    Parler du trottoir, c’est aussi l’occasion de faire un détour par le genre et la sémantique : les femmes s’empressent de l’emprunter pour aller d’un point A à un point B, tandis que les hommes y restent volontiers plusieurs heures pour flâner ou se réunir. Sans compter qu’une femme qui fait le trottoir, ça a un tout autre sens…

    Karl Jilg

    Karl Jilg/Swedish Road Administration

    Mon avis

    Un livre sur le trottoir ? En tant que grande marcheuse citadine, et parisienne de surcroît, je ne pouvais pas résister… Surtout à l’approche des Jeux olympiques ! Quelque chose de si banal qu’il est invisible ! Et pourtant, le trottoir est un bien commun précieux, un lieu de mémoire collective, mais aussi le témoin de nos déambulations intimes. Qui n’a pas amassé des souvenirs au coin d’une rue ou sur une place publique ? Le trottoir dit beaucoup de nous, de notre manière d’être au monde.

    Un livre insolite, instructif, publié par les éditions indépendantes Apogée.



    1. Page 199. -2. Page 171. -3. Page 212. -4. Page 141.

    Trottoirs !

    Une approche économique, historique et flâneuse

    Isabelle Baraud-Serfaty

    Éditions Apogée

    2023

    318 pages

    20 euros

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