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Par Lybertaire le 20 Septembre 2014 à 15:03
C’est parti pour une nouvelle rentrée littéraire ! La course pour les prix a démarré, les articles des journalistes et des blogueurs pleuvent, et les éditeurs indépendants doivent se battre pour exister.
Depuis la naissance de Bibliolingus en janvier 2012, je me suis efforcée de présenter un maximum de livres de maisons d’édition indépendantes. À l’heure actuelle, une soixantaine de maisons sont représentées, parmi les centaines existant en France (liste mise à jour chaque année).
Littérature : 13e note éditions, Anarchasis, Agone, Anacaona, aNTIDATA, Asphalte, Aux Forges de Vulcain, Decrescenzo éditeurs, Hors d'atteinte, Intervalles, La Cheminante, La Différence, L’Arbre vengeur, Le Dilettante, Les Allusifs, Le Tripode, Liana Levi, Mirobole, Monsieur Toussaint Louverture, Naïves, Philippe Picquier, éditions du Revif, Rue des promenades, Serge Safran, Tropismes éditions, Tusitala, Zulma.
Non fiction : Allary, Agone, Anamosa, Apogée, Au diable vauvert, Bartillat, Binge audio éditions, Charles Léopold Mayer, Éditions du Détour, éditions divergences, Éditions Goutte d’or, Hors d'atteinte, La Dispute, La Ville brûle, Les Éditions Libre, La Fabrique, L’Atelier, L’Échappée, iXe, Le Muscadier, Libertalia, Lignes, Monstrograph, Nouriturfu, Premiers Matins de novembre, Raison d’agir, Rue de l’échiquier, Syllepse, Utopia.
Illustré : 6 pieds sous terre, La Musardine, Le Passager clandestin, éditions lapin.
Jeunesse : L’Age d'homme, Yucca.
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Pourquoi valoriser davantage les maisons indépendantes ?
Tout n’est pas noir et blanc, mais l’indépendance est un gage de qualité, d’originalité et de diversité.
L’indépendance financière permet aux éditeurs passionnés et proches des lecteurs de conserver leur liberté intellectuelle, sans se soumettre au diktat de la rentabilité. La liberté intellectuelle permet de prendre des risques éditoriaux (parce que leur structure est plus légère), de sortir des sentiers battus, de ne pas publier de « littérature commerciale » (celle qui a les moyens financiers et commerciaux de s’inviter chez le plus grand nombre de lecteurs) ou des essais aux idées dominantes (pour ne parler que de ces secteurs).
À l’inverse, j’estime que les maisons appartenant aux groupes, dont la réputation est déjà bien faite, n’ont pas tant besoin des blogs pour s’en sortir, puisqu’elles ont avec elles une structure de distribution et de diffusion colossale qui rend possible leur présence dans toutes les librairies françaises. Cette force de frappe commerciale et leurs catalogues forts de noms célèbres leur permettent davantage de faire des best-sellers. Comme la structure des groupes est lourde, ceux-ci ne peuvent pas prendre de risques, ils doivent publier ce qui se vendra à coup sûr. Ils calculent, ils mesurent, ils supputent sur nos goûts et nos impulsions d’achat, à nous, lecteurs.
À titre d’exemple, la majeure partie des traductions (de romans) publiées en France sont anglophones. Pourquoi ? Parce que nous, lecteurs, sommes supposés préférer les romans américains et anglais, au détriment d’une multitude de textes issus de toutes les cultures européennes, africaines, asiatiques, sud-américaines. Connaissez-vous beaucoup de romans portugais ? hongrois ? polonais ? Et voilà déjà des pans culturels du monde entier qui nous sont peu accessibles ! Le lectorat est supposé être trop peu intéressé, et en plus les frais de traductions sont élevés. Malgré les contraintes de coût, la littérature étrangère est pourtant encouragée par les maisons indépendantes (soutenues par les subventions du Centre national du livre).
Or, il y a quelque chose de désagréable dans cette démarche, car moi, j’aimerais plutôt qu’on me propose ce que je n’ai pas l’habitude de lire, ce qui va me surprendre. C’est comme si l’éditeur me disait : « Lis ce livre dont je sais déjà que tu vas l’apprécier, puisqu’il correspond à ce que tu connais déjà. » Le pacte entre lecteur et éditeur se rompt, celui qui permet à l’éditeur de proposer des titres originaux, différents, surprenants, avec la confiance du lecteur. Le véritable rôle de l’éditeur, c’est de nous faire découvrir la diversité et la complexité de la littérature et des idées, pas de nous resservir la recette qui donne des sensations à coup sûr.
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En tant que blogueurs et blogueuses, nous avons le pouvoir de défendre la diversité des goûts. Et par conséquent, je défends l’édition indépendante qui fait la richesse du paysage culturel français. La bibliodiversité, ce sont tous ces éditeurs et éditrices qui l’a font, et qui sont bien plus nombreux·ses que les grands noms que nous connaissons.
Je m’associe également à des initiatives visant à faire découvrir ces petites maisons. Et puisque c’est déjà la rentrée littéraire, vous pouvez d’ores et déjà vous rallier au mouvement de La Voie des indés, organisé par Libfly, un réseau social du livre indépendant.
Je ne jette pas la pierre sur la logique de groupe qui permet d’être plus puissant à plusieurs pour éditer de bons livres. Mais je défends l’édition indépendante à mon échelle, dont l’avenir est menacé.
Je veux une littérature protéiforme, surprenante, diversifiée ; je veux une édition indépendante.
Lybertaire
14 commentaires -
Par Lybertaire le 15 Juillet 2014 à 17:21
Des pavés pour les grandes vacances
Profitez de l'été pour vous plonger dans des romans intenses de plus de 400 pages ! Voici ceux que je vous propose parmi les titres déjà chroniqués :
≡ la saga familiale
du réalisme magique ≡≡ un goujat cynique et excellent ≡
Cent ans
de solitude
Gabriel García MárquezLes Jeunes Filles
Henry de Montherlant≡ la littérature
dans la tourmente nazie ≡≡ un roman d'aventure
à l'ancienne ≡La Voleuse
de livres
Marcus ZusakLe Club des neurasthéniques
René Dalize≡ une femme en avance
sur son temps ≡≡ le coup du siècle
des gueules cassées ≡Loving Frank
Nancy HoranAu-revoir là-haut
Pierre Lemaitre≡ et si on devenait subitement
tous aveugles ? ≡≡ le récit d'une prostituée
dans le Paris des années 1960 ≡L'Aveuglement
José SaramagoLa Dérobade
Jeanne CordelierEt des lectures agréables pour les petites vacances
Voici quelques idées pour passer un bon moment avec des romans de moins de 250 pages :
≡ du loufoque
et du cauchemardesque ≡≡ un voyage
complètement décalé ≡Le Locataire chimérique
Roland ToporLe Grand Loin
Pascal Garnier≡ des histoires étranges,
fantastiques et cruelles ≡
≡ une nuit de noce
pas comme les autres ≡Côté cour
Leandro Ávalos BlachaSur la plage
de Chesil
Ian McEwan≡ du suspense
dans le métro parisien ≡≡ comment faire revivre l'amour après 20 ans de mariage ? ≡
Dix-neuf secondes
Pierre CharrasLe Zèbre
Alexandre JardinJ'espère que vous trouverez votre bonheur cet été, et tenez-vous prêts pour la rentrée littéraire !
Bonne lecture !
4 commentaires -
Par Lybertaire le 20 Juin 2014 à 12:07
Découvrez ou redécouvrez tous les livres liés à la question environnementale et alimentaire sur Bibliolingus ! D'autres titres sont à venir, mais voilà déjà un point de départ pour vous faire votre propre idée :
50 idées reçues sur l’agriculture et l’alimentation Faut-il arrêter de manger de la viande ? Agriculture biologique : espoir ou chimère ? Faut-il renoncer au nucléaire ? L’Industrie du mensonge Les éditions du Muscadier sont par ailleurs très impliquées dans ces débats d'actualité, et vous trouverez encore d'autres titres sur leur site internet. Tous les ouvrages de la collection Le Choc des idées sont faciles et lire et présentent une synthèse des arguments pro- et anti- : plus clair et plus complet qu'un débat télé !
Bonne lecture !
4 commentaires
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