-
Des pavés pour les grandes vacances
Profitez de l'été pour vous plonger dans des romans intenses de plus de 400 pages ! Voici ceux que je vous propose parmi les titres déjà chroniqués :
≡ la saga familiale
du réalisme magique ≡≡ un goujat cynique et excellent ≡
Cent ans
de solitude
Gabriel García MárquezLes Jeunes Filles
Henry de Montherlant≡ la littérature
dans la tourmente nazie ≡≡ un roman d'aventure
à l'ancienne ≡La Voleuse
de livres
Marcus ZusakLe Club des neurasthéniques
René Dalize≡ une femme en avance
sur son temps ≡≡ le coup du siècle
des gueules cassées ≡Loving Frank
Nancy HoranAu-revoir là-haut
Pierre Lemaitre≡ et si on devenait subitement
tous aveugles ? ≡≡ le récit d'une prostituée
dans le Paris des années 1960 ≡L'Aveuglement
José SaramagoLa Dérobade
Jeanne CordelierEt des lectures agréables pour les petites vacances
Voici quelques idées pour passer un bon moment avec des romans de moins de 250 pages :
≡ du loufoque
et du cauchemardesque ≡≡ un voyage
complètement décalé ≡Le Locataire chimérique
Roland ToporLe Grand Loin
Pascal Garnier≡ des histoires étranges,
fantastiques et cruelles ≡
≡ une nuit de noce
pas comme les autres ≡Côté cour
Leandro Ávalos BlachaSur la plage
de Chesil
Ian McEwan≡ du suspense
dans le métro parisien ≡≡ comment faire revivre l'amour après 20 ans de mariage ? ≡
Dix-neuf secondes
Pierre CharrasLe Zèbre
Alexandre JardinJ'espère que vous trouverez votre bonheur cet été, et tenez-vous prêts pour la rentrée littéraire !
Bonne lecture !
4 commentaires
-
Cent ans de solitude
Gabriel García Márquez
Seuil
1968En un mot
L’histoire formidable de la famille Buendia sur sept générations, et celle de Macondo, un village du littoral colombien, de sa fondation à sa ruine.
Au commencement, il y eut un village
« Il persuada ses hommes qu’ils ne rencontreraient jamais la mer. Il leur ordonna d’abattre des arbres pour dégager une clairière à proximité du cours d’eau, à l’endroit de la rive où il faisait le plus frais, et ils y fondèrent le village1. »
José Arcadio et Ursula Buendia et 21 autres jeunes gens ont quitté leur région natale, de l’autre côté de la Sierra, pour fonder leur propre village, Macondo, sur le littoral colombien. Tout reste à inventer, et c’est magique. Ils bâtissent leurs maisons près d’une rivière et vivent en communauté, en toute anarchie.
José Arcadio, d’un caractère insatiable et passionné, est fasciné par les inventions scientifiques et les mécanismes des objets que rapportent les gitans. Il n’aura de cesse de chercher à prouver l’existence de Dieu et déjouer les lois de la nature par mains procédés.
Sa femme Ursula est le pilier de la longue lignée des Buendia. En femme de tête, elle incarne l’esprit de la famille et porte le poids de la maison sur ses épaules ; elle dirige tout ce qui s’y passe et résistera à toutes les pressions, toutes les incuries pour préserver sa famille et le village.
Puis il y eut la guerre
À eux deux, ils fonderont une incroyable lignée de Buendia, où chacun de ces hommes et femmes aura un destin extraordinaire. Durs à cuire, fougueux, talentueux, aussi prompts à faire fortune qu’à faire la guerre, ils connaîtront la gloire et la décrépitude, les illusions et les désenchantements, la passion et l’amertume, les excès et l’abnégation.
Au fil des décennies, le village s’agrandit : des rues se créent, le commerce amène toujours plus d’habitants. On s’approprie les terres, on s’embourgeoise, on instaure des décrets, une mairie, une police, une école, une église… Puis il y aura la guerre entre les conservateurs et les libéraux, et Aureliano se jettera de toute son âme dans le conflit.
Pour finir
Racontée comme une fable, la vie des Buendia est peuplée d’extravagances et d’aventures, de passions incestueuses et d’excès en tous genres, de fantaisie et de présages, de victoires et de tragédies. Les personnages, si nombreux soient-ils, sont attachants et composent ensemble une fresque au goût d’éternité et de recommencements. Parce qu’ils racontent la vie, ses heurts et ses joies. Dans ce récit foisonnant au ton biblique, d’une richesse et d’une inventivité rares, la frontière entre la vie et la mort est poreuse, tout comme entre la science et la magie. Outre la solitude, cette fable résonne comme un refus de l’autorité, un appel à l’anarchisme, ainsi qu’un refus du progrès qui exacerbe la nature cupide de l’homme.
Une (re)lecture indispensable pour celui ou celle qui a soif d’humanité et qui veut refermer un livre en ayant plus envie que jamais de vivre, de s’ouvrir aux autres.
Lisez aussi
Le Cantique de Meméia
Heloneida Studart
dans Pérennes1. Page 28.
Cent ans de solitude
(Cien años de soledad, titre original)
Traduit de l’espagnol par Claude et Carmen Durand
Gabriel García Márquez
Éditions du Seuil
1968
394 pages
26 euros5 commentaires